FACE Sud Provence était le 15 décembre 2017
à La Boussole, à Aubagne, pour proposer
une session de CV Vidéo.
Face Sud Provence, à l’occasion de sa venue dans les locaux de La Boussole, à Aubagne, pour une session de réalisation de CV Vidéo sur 2 journées (élaboration des scripts des jeunes le premier jour et tournage le deuxième jour), a également eu l’occasion de s’entretenir avec Madame Carole Hurel, directrice de la Mission Locale.
Carole Hurel à son bureau de la Mission Locale, dans les locaux de La Boussole
Bonjour Madame Hurel, je suis Sabine Daoudi. Merci de prendre le temps de nous accorder cette interview pour Face Sud Provence, aujourd’hui, dans les locaux de La Boussole où la Mission Locale du Pays d’Aubagne et de l’Etoile est installée.
FACE SUD PROVENCE : Pour commencer, pourriez-vous vous présenter brièvement ?
Carole Hurel : Bien sûr. Je suis donc Carole Hurel, directrice de la Mission Locale du Pays d’Aubagne et de l’Etoile qui intervient sur 12 communes qui sont exactement les mêmes 12 communes que celles du Conseil de Territoire 4 de la métropole Aix-Marseille Provence.
F S P : Depuis combien de temps la Mission locale est-elle hébergée à La Boussole ?
C.H. : Depuis la création des locaux. Il y a 3 ou 4 ans.
F S P : En juin 2013, il me semble alors ?
C.H. : Oui.
F S P : Très bien. Et maintenant, en quelques phrases, pourriez-vous nous résumer le rôle de la Mission locale ?
C.H. : Oui. Chaque année, nous accueillons à peu près 2500 jeunes avec une vocation d’insertion sociale et professionnelle, avec un focus sur l’accès à l’emploi et l’autonomie des jeunes, via de nombreux dispositifs puisque nous faisons partie du Service public de l’Emploi. Au sein de ces dispositifs, on en retrouve certains qui sont emblématiques, à l’instar de la garantie jeunes dont on parle beaucoup actuellement ; mais il y a aussi l’apprentissage, la qualification des jeunes etc.
Un travail important est réalisé par la Mission Locale, comme dans tout le réseau des Missions Locales d’ailleurs, en faveur de l’insertion des jeunes, qui est toujours complexe. Parce que la particularité des Missions Locales est que nous accueillons des jeunes qui ont souvent un manque de qualifications ou, à tout le moins, ne disposent pas de tous les codes de l’entreprise pour une insertion durable et aisée.
F S P : Ce sont des jeunes qui ont quel âge ?
C.H. : Ces jeunes ont 15 à 25 ans.
F S P : J’aimerais savoir ce que vous pensez, en tant que directrice de la Mission Locale, de ce qui nous a amenés aujourd’hui, à savoir l’outil CV vidéo. Face Sud Provence, le propose dans les locaux de La Boussole, à Aubagne, pour les jeunes de la Mission Locale mais pas seulement. Nous avons aussi les jeunes orientés par Pôle emploi ou encore ceux orientés par le Lab Emploi.
C.H. : Oui, il y a d’ailleurs des candidats du Lab Emploi, aujourd’hui, je crois. Pour nous, c’est un outil particulièrement pertinent. On a déjà eu des jeunes qui en ont bénéficié et en ont été satisfaits. Nous avons déjà expérimenté cet outil dans les années précédentes. Le CV Vidéo est pertinent à plus d’un titre : d’une part, parce qu’il permet à un jeune de s’exprimer, de parler de son projet, et pas seulement d’une expérience ou d’une formation qui sont plaqués sur une feuille de papier plus ou moins bien faite. Je pense que cela contribue aussi à leur faire poser presque déjà un pas dans l’entreprise, même si le CV Vidéo se fait en dehors de l’entreprise.
“Les jeunes prennent confiance en eux et en leurs compétences”
L’outil favorise un esprit de synthèse fort. Par le biais d’une caméra qui filme, les jeunes s’adressent à une tierce personne, ce qui est un bon entraînement.
Avec le CV Vidéo, ils peuvent mesurer à quel point, y compris pour les plus jeunes (c’est-à-dire ceux qui ont 18-19 ans), ils ont souvent accompli pas mal de choses et qu’il existe une manière de présenter ces réalisations de manière très positive !
F S P : Vous trouvez donc le CV Vidéo valorisant, notamment au niveau de la posture ou des codes de langage ?
C.H. : Oui, la posture, la gestuelle, la question de s’adresser à une tierce personne avec laquelle ils auront affaire. Je pense que c’est un excellent exercice. C’est novateur. C’est un outil qu’on recommanderait fortement au niveau de la Mission Locale.
F S P : Justement, je rebondis sur une autre question. Est-ce que pour la Mission Locale, via cet outil de CV Vidéo, vous avez déjà enregistré des retours à l’emploi ?
C.H. : Sur notre territoire, en effet, il y en a eu. J’ai souvenir d’expériences qui ont porté leurs fruits.
Des expériences réussies
F S P : Vous pouvez le quantifier ? Avez-vous une idée de combien de jeunes de la Mission Locale ont retrouvé un emploi via la CV vidéo ?
J’ai cet exemple en tête. En effet, pour nous, ça a été une belle histoire. L’équipe aussi a été ravie des résultats. C’est l’équipe des conseillers d’insertion qui explique le principe du CV Vidéo et ce sont eux qui les orientent ensuite vers vous.
Par la suite, lorsque le CV Vidéo est produit, le jeune est en général très surpris. Et l’équipe est très active dans le processus de diffusion. Nous effectuons une diffusion plus ou moins forte des CV Vidéo en fonction des profils et de l’actualité de notre activité. A notre échelle, bien entendu, celle de notre territoire.
J’ai le souvenir, notamment, d’une expérience, plus récente, avec deux jeunes dont on a eu les CV Vidéo et qui étaient absolument ravis de l’outil. Par conséquent, oui, nous avons enregistré d’excellents retours de la part des participants. Ce qui signifie que c’est leur CV Vidéo. Oui, parce qu’ils se le sont approprié.
F S P : Bon, nous allons terminer par cette dernière question. Si vous deviez recommander l’outil à d’autres Missions Locales, que leur diriez-vous pour les convaincre d’adopter le CV Vidéo ?
C.H. : Je pense que mes collègues des Missions Locales sont déjà bien informés quant au CV Vidéo. Ils sont bien au fait de ce type d’outil d’autant plus que les Missions Locales travaillent actuellement sur le numérique. C’est donc également un outil numérique qui permet de raccrocher les jeunes au numérique, ce qui est désormais indispensable. A FACE Sud Provence, vous êtes complètement dans l’actualité avec cette question du CV Vidéo. Sans problème.
F S P : Et pour les autres structures ?
C.H. : Je leur expliquerais que c’est également tout un travail, la manière dont vous vous y prenez. Il y a d’abord la phase que vous appelez coaching qui permet de préparer le jeune, avec un temps de préparation dédié à la rédaction des scripts, en co-construction.
Puis vient la séance de tournage. C’est également un outil qui permet au jeune une prise de confiance en soi. Je dis bien une prise de confiance, pas une reprise de confiance; et aussi de ses compétences, même si celles-ci sont encore “jeunes”.
En tous cas, c’est un outil qui permet réellement de rapprocher les jeunes du monde de l’entreprise.
F S P : Nous voici au bout de cette interview, Mme Hurel, merci encore de nous avoir accordé ce temps d’échanges. Une photo de vous, si vous le permettez, pour accompagner notre article, ?
C.H. : Avec plaisir
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter notre Chargée de Mission Emploi, Claire Barthélémy : c.barthelemy@fondationface.org